Les abandonnés: l’histoire de l’album (3e partie)

 Everything happens for a reason, dit-on… Je ne sais pas si c’est vraiment vrai et ça sonne tout de même un peu farfelu, mais, en l’occurrence, je pense que oui…. Je m’explique:  Si je n’avais pas dû renoncer à faire les guitares moi-même, je n’aurais pas fait la connaissance de Victor Corbillon. 3e grande rencontre du disque. Victor s’est  investi sur l’album, dépassant son rôle de guitariste, donnant des idées, réarrangeant les parties de guitare quand nécessaire, bref, encore un sacré musicien…

 Marc, Patrick, Fabien, Victor, j’ai énormément appris avec ces 4 mecs et je leur dois beaucoup…

 Toujours est-il que l’enregistrement des parties guitares ne s’est pas déroulé sans mal et que nous avons passablement peiné pour arriver à nos fins… Nos avis divergeaient souvent et même si nous avons toujours trouvé au final une solution qui nous convainquait tous, il y eut de grands moments de doute!… D’ailleurs ça faisait 10 ans que je connaissais Marc et qu’on travaillait ensemble, on avait déjà fait 4 albums ensemble et une foule de projets parallèles, et depuis, on a fait 909 femmes de face ensemble et des musiques de film et de danse, on a travaillé ensemble dans des émissions radio, bref, on a fait les 400 coups quoi… et pendant les abandonnés, c’est la seule et unique fois où on a élevé la voix et arrêté de plaisanter pour se prendre la tête… Il n’y avait pas d’autre solution: c’était un accouchement douloureux et puis voilà… ça servait à rien d’aller contre…

Filed under: les histoires de Étiquettes : , ,  |  Publié le 14/03/11  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

Les abandonnés: l’histoire de l’album (2e partie)

Fin juillet 2008. Les enregistrements commencent. C’est parti pour deux semaines intenses, nous avons 3 jours pour la batterie, 2  jours pour la basse et le reste du temps pour avancer un maximum les guitares, le piano et le chant… Je fais donc pour commencer la rencontre de Patrick Dufresne, battereur. Un type un or, excellent musicien, bourré de talent et de bonnes idées, très impliqué dans son travail. Une rencontre passionnante donc… Je me rends compte avec lui d’une chose concernant les arrangements de l’album les abandonnés ETd’une vérité générale: je ne vais pas pouvoir garder les arrangements exactement comme je les avais écrits, voire pas du tout comme je les avais écrits ET toujours écouter un musicien professionnel et expérimenté qui donne un conseil quant aux arrangements de son propre instrument… C’est ainsi que Patrick a amené son talent et son expérience sur le projet, il a commencé à le modifier (les autres ne tarderont pas à suivre) et à le rendre…vivant…

Je dois bien avouer que, pour moi, l’expérience fut parfois douloureuse: c’était la première fois que je gérais un projet de cette envergure, et ce n’était pas toujours évident de renoncer à mes propres idées pour accepter les idées des autres. J’avais mis toute mon énergie dans ces arrangements pendant près de 6 mois, j’avais bossé des heures et des heures à chercher les meilleurs choses possibles, et quand on venait me dire « écoute, ça sonne mieux si on fait comme ça », j’avais parfois de la peine à entendre le « ça sonne mieux » et j’entendais surtout « ce que tu as fait, c’est pas bon »… C’est une chose que j’ai apprise avec cet album: écouter les conseils des autres, trier les idées et savoir accepter quand la mienne n’est pas bonne ou moins bonne… mais aussi savoir me battre pour défendre la mienne quand je continue à la trouver meilleure malgré tout…

Puis est arrivé Fabien Sevilla. Deuxième grande rencontre du disque. Fabien est la décontraction personnalisée… et un as de la basse et de la contrebasse… Tout comme Patrick pour la batterie, Fabien, quand il joue de son instrument, on le regarderait bien des heures, tellement ça a l’air facile et tellement ça sonne bien… Là encore, la plupart de mes arrangements ont été réarrangés… Je me rappelle d’ailleurs une fois dans la voiture, tandis que je le ramenais chez lui, il m’avait dit avec la nonchalance paisible qui le caractérise « mais tu sais écrire de la musique, toi? »… Toujours agréable à entendre après près de 10 ans de conservatoire en piano classique et des années de piano jazz à l’EJMA… je dois néanmoins admettre qu’il n’avait pas tout faux… Pour ce premier album je ne me rendais pas compte la place de chaque instrument, je ne me rendais pas compte d’énormément de choses en fait, et en plus…je ne suis pas bassiste, lui si… Ce qui est sûr , c’est que tout comme Patrick avant lui, Fabien a contribué de manière énoooorme à faire en sorte que….ça sonne!

Cinq jours étaient passés, les batteries et les basses étaient dans la boîte… et… Marc Champod (qui n’était pas en reste en matière de réarrangements), Fabien Sevilla et Patrick Dufresne venaient de m’apprendre plus de choses sur la musique que n’importe qui de toute ma vie…. Première claque.

Deuxième claque: il est temps pour moi d’attaquer les guitares. Je réalise alors que je ne suis pas d’un assez bon niveau pour jouer les parties guitares suffisamment bien moi-même. Je ne tiens pas la route face au jeu de Patrick et Fabien. Ca fait pourtant 10 ans que j’en fais en autodidacte, mais je me rends compte qu’en 10 ans, je n’ai jamais joué avec d’autres, toujours seul, et je ne sais pas le faire: je ne sais pas me coller suffisamment précisément sur ce qui a été fait précédemment… (Je réaliserai également par la suite, quand le guitariste nous aura rejoint, que ce n’était pas toujours une question de technique qui m’empêchait de suivre Fabien et Patrick, mais, une fois encore, une question d’arrangements: de nombreux passages qui me posaient problèmes ont été modifiés et simplifiés pour être, tout simplement, jouables…)

6 jours après avoir débuté, le projet s’arrête donc… Il faut trouver un guitariste…

Filed under: les histoires de Étiquettes : , ,  |  Publié le 27/02/11  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

Les abandonnés: l’histoire de l’album (1ere partie)

Pour parler de l’album les abandonnés, il faut parler un peu du travail qui a précédé les abandonnés.

Entre 2002 et 2004 j’ai enregistré 4 albums. Deux sous le nom de groupe Thanks Sean et deux sous le nom de Boomerang. Ces albums étaient plutôt expérimentaux; les Thanks Sean tentaient une expérience minimaliste en anglais autour d’une guitare et de deux voix, l’une féminine, l’autre masculine; et les Boomerang était un travail de programmation autour d’un appareil sequencer (le SY-55) avec toutes les limites que ça implique (tout était fait sur le SY)… Ces expériences m’ont enrichi, mais m’ont surtout donné l’envie d’aller plus loin, de travailler plus « professionnellement »…  Je me suis donc remis au travail, avec la ferme intention d’oser un prochain album plus ambitieux et plus accompli…. Nous sommes en 2005 et Raphael vient de sortir Caravane, dans la lignée (musicalement parlant, pour les paroles c’est autre chose) de « Le vent nous portera » de Noir Désir… L’ambiance acoustique est omniprésente dans la chanson française, Eldorado de Stéphan Eicher en 2007 et le triple album de Saez (Varsovie, L’Alhambra, Paris) en 2008 viendront d’ailleurs confirmer cette tendance… Influencé par ces artistes, je me dis que je pourrais continuer le travail commencé avec Thanks Sean et réaliser un album acoustique, mais en français et cette fois-ci sans me limiter à la guitare au niveau des arrangements… J’écris quelques morceaux et j’en parle à Marc Champod d’Alzac studio, que je connais bien et qui me connait bien, puisque nous avons toujours travaillé ensemble sur tous mes projets musicaux… Je lui dis donc que j’écris un album acoustique et lui demande de le coproduire, dans l’idée de pouvoir prendre le temps de travailler correctement en studio… Je lui demande également de co-arranger l’album avec moi… Marc accepte avec enthousiasme, à une condition: « je ne pourrai le faire que quand j’ai du temps »  me dit-il alors… Nous sommes en début 2006…

                     Puis le temps passe.

L’erreur que nous avons commises a été de croire que Marc aurait un jour du temps!… En tant qu’indépendant, il se devait d’honorer ses contrats, qui bien souvent surchargeaient à eux seuls toutes ses semaines… Et nous n’arrivions jamais à nous voir assez régulièrement pour faire avancer le projet, malgré toute la bonne volonté du monde… Or, plus le temps passait, plus le projet se transformait dans ma tête… Il avait évolué vers quelque chose de plus ambitieux et….de plus expérimental….moi qui avais décidé d’en finir avec les expériences…. L’envie m’était venu de combiner du rock-brute-et-brutal-aux-guitares-saturées-et-violentes avec la douceur de l’acoustique « pur et dur » au sein des mêmes chansons… Que ce soit la rencontre de deux mondes, en somme, l’un plutôt feutré, l’autre plutôt rugueux… Non seulement je voulais qu’ils se rencontrent mais aussi qu’ils se mélangent…C’est à dire qu’on entende comme deux couches de musiques différentes sur un même passage, qu’on reconnaisse au même endroit à la fois un arrangement acoustique et à la fois un arrangement « rock »… Un métissage, quoi…. Il me semble que c’est comme ça que la musique se réinvente de nos jours… Avec des mélanges de style, quand le rock rencontre le hip hop par exemple… ou le tango l’électro, etc…. Moi je voulais que l’acoustique rencontre l’électrique…. Marc ne comprend pas tout de suite où je veux en venir et a un peu de peine à me suivre dans cette nouvelle direction… il ne reconnaît pas le projet pour lequel il s’était engagé en tant que co-arrangeur… Nous faisons quelques essais infructueux d’arrangements ensemble, qui nous laissent à tous les deux un peu de frustration: nous ne parlions plus tout à fait le même langage…. Le temps continue à passer, selon son habitude… Les morceaux sont prêts depuis un certain temps et attendent d’être arrangés…. Et ça bloque toujours à ce niveau-là… Au début 2008, je commence à être impatient et décide de changer de stratégie avec l’accord de Marc:  J’arrange seul les morceaux et Marc reste impliqué en tant que coproducteur uniquement…. Pour être sûr que le projet démarre enfin, nous réservons ensemble deux semaines de studio fin juillet, début août 2008… Je suis soulagé, le projet va enfin se réaliser… Il me reste toutefois à choisir définitivement les morceaux, j’en retiens 9…. 9 morceaux qu’il faut maintenant arranger d’ici à juillet… Je me mets au boulot et travaille avec acharnement sur le tout… Avec l’aide précieuse de Marc, je trouve deux musiciens professionnels: Patrick Dufresne et Fabien Sevilla, respectivement pour la batterie et la basse (/contrebasse)…. La date fatidique approche, les morceaux sont prêts, les musiciens sont engagés…. Les ennuis vont pouvoir commencer….

Filed under: les histoires de Étiquettes : , ,  |  Publié le 18/02/11  |  Aucun commentaire  |  Ajouter à Facebook

l’histoire du tournage du clip GONE DARK, b.o. du film RETOURNE-TOI

22 et 23 juin 2010…. Deux belles soirées sur le tournage du clip Gone Dark  (B.O. du magnifique film de Marc Décosterd, intitulé Retourne-toi)

Nous tournions au TMR à Montreux… merveilleuse salle de théâtre s’il en est…à l’ancienne…charmante….

Patrick Staub (le régisseur général) et Jacques Vassy (le coordinateur artistique) nous ont accueillis avec chaleur et bonne humeur et nous ont donné des leçons de professionnalisme et d’efficacité: A peine avions-nous le temps de dire « ça pourrait être bien un spot ici de côté, qu’est-ce que tu en dis Pa… » que déjà le spot était monté et réglé à la bonne intensité… Nous avions choisi une énoooorme tête de sanglier comme élément de décor, là aussi, Jacques nous l’a installée en deux temps trois mouvements alors que nous finissions de dire « si c’est un problème ou si c’est pas possible, tant p… » … Un vrai régal de travailler en compagnie de gens comme ça!…

Virginie Meisterhans et Renaud Berger, les deux personnages principaux du film Retourne-toi, nous ont rejoint pour interpréter sur scène un couple euh… disons plutôt mal en point…

Marc leur avait donné comme directions « il y a plusieurs étapes: d’abord c’est tout-va-bien-on-est-content-je-t’aime, ensuite c’est j’ai-un-truc-à-te-dire-pas-agréable-voilà-je-me-lance et enfin c’est la-violence-la-dispute-l’incompréhension-etc. »… De là, Virginie et Renaud (acteurs professionnels) sont partis en improvisation. Il y a eu quelques moments plutôt mémorables, voire d’anthologie, puisque Virginie, dans son impro, a décidé d’annoncer à Renaud (dans le clip l’homme avec qui elle vit) qu’elle tournait dans des films pornos et qu’elle aimait ça… Bref, on a passablement ri, mais aussi bien bossé… Il y a plusieurs plans dans lesquels je ne jouais pas et où j’ai pu admirer leur travail de comédiens et j’avoue sans honte que j’avais souvent des frissons le long des bras tant les moments de violence ont pu être intenses….

Puis, pendant l’été, Marc Décosterd s’est occupé du montage… Un boulot de grande qualité et un esthétisme très sobre et réussi… Il reste encore un peu de travail à faire, quelques petits détails à régler avant de pouvoir vous le faire découvrir très prochainement sur ce site!…..

PS: Pour plus d’infos sur le film, cliquez sur le lien WAKEUP!FILMS…

l’histoire de 3 extraits de l’album neuf cent neuf femmes de face

What’s the point. Elle aime s’faire belle.

[audio:http://www.jeromegiller.com/wp-content/uploads/2010/07/01-Whats-the-point.-Elle-aime-sfaire-belle1.mp3|titles=What’s the point. Elle aime s’faire belle.]

(Pour les paroles, clique sur Lyrics)

On the way, Mademoiselle.

[audio:http://www.jeromegiller.com/wp-content/uploads/2010/07/04-On-the-way-mademoiselle.mp3|titles=On the way, mademoiselle.]

(Pour les paroles, clique sur Lyrics)

Come Back 2me. Un jour elle pourra partir.

[audio:http://www.jeromegiller.com/wp-content/uploads/2010/07/03-Come-back-2me.-Un-jour-elle-pourra-partir.mp3|titles=Come back 2me. Un jour elle pourra partir.]

(Pour les paroles, clique sur Lyrics)